Hormis des temprératures en hausse et la saison de la pêche en sèche qui commence, ce mois de juin annonce pour moi un événement moins heureux, les examens. Je dois me rendre dans le Sud et faire
trois heures de route pour finalement passer un oral de 45 minutes. Il est 10h lorsque l'épreuve s'achève et que j'entame la route du retour. Cependant, je ne sais pas comment mais je me
suis miraculeusement retrouvé au bord de la Sorgue. J'ai sûrement dû me tromper de route ...
En fait, c'est le souvenir de la seule fois où j'ai pêché cette rivière avec mon père, qui m'a poussé à revenir la voir 10 ans plus tard. Une fois la carte à la journée en poche, je fonce car
j'ai peu de temps. Finalement, je ferai plus de marche que de pêche afin d'explorer plusieurs secteurs et notamment les nombreux bras formés par la rivière. Niveau pêche, ce sera plutôt décevant.
En effet, je verrai plus de chevesnes et d'ombrets que de truites. J'attaque aux leurres et prends d'entrée un joli chub.
Puis enfin des truites qui suivent le leurre voir tapent dedans mais sans prendre. Je repère une jolie 40+ malheureusement elle aussi m'a vu et s'en va vite se planquer sous la berge. Je
toucherai ensuite un autre gros chevesne au PN.
Je décide de changer de technique et de tenter en nymphe à vue. Dans un joli courant, je vois trois fishs que je pense être des ombres de belle taille. J'accroche une petite nymphe et m'approche
presque en rampant. Je multiplie les passages au milieu de ceux ci en étant attentif au moindre arrêt de la ligne. Le fil se bloque en plein courant, je ferre net. C'est du lourd et ça
tire fort, ma petite canne de 8 pieds 6 est pliée en deux. J'arrive finalement à ramener le poisson vers la berge seulement il s'avère que c'est un gros chevesne. Je suis un peu déçu car je
pensais tenir un bel ombre mais tampis il m'a quand même fait un magnifique combat.
Je change de coin pour aller sur la sorgue principale. Je m'arrête à un pont, la rivière est à couper le souffle, une quinzaine de mètres de large pour deux mètres de fond avec une eau
translucide tirant sur le bleu / vert. D'immenses herbiers s'étirent au soleil et ondulent calemement au rythme du courant. Le temps de reprendre mes esprits, je repère un bel ombre juste
sous le pont. Je tente en nymphe mais pas facile de faire une dérive correcte sous deux mètres d'eau. Je passerai toutes les nymphes de ma boîte sans arriver à provoquer la moindre réaction de la
part de monsieur thymallus. J'abandonne et pars voir ailleurs. Je trouve un nouveau bras avec plus de débit que le premier.
Je fais suivre plusieurs truites au PN mais toujours sans prise. Sur un plat, des ombrets gobent régulièrement.
Je dois bientôt partir et la prise d'un petit ombre suffirait à faire mon bonheur. Premier passage et premier fish d'à peine 15 cm.
Puis un deuxième, deux mètres plus haut, d'environ 25 cm.
Le coup du soir, si magique sur la Sorgue, commence doucement. Les gobages deviennent plus nombreux et réguliers. Malheureusement il est l'heure de rentrer et je quitte à contre coeur cette
rivière si envoûtante.
Sur la route qui me ramène vers le train train quotidien, je rêve à ma prochaine visite sur la Sorgue et aux truites et ombres monstrueux que je prendrai ( ou pas ).